C’est Jacques Dermagne, président du Conseil économique et social (CES), qui a ouvert les débats, selon lui, « La presse sociale participe à l’élaboration d’une éthique de comportement. Sa vitalité demeure un enjeu important ». Le président du CES a poussé plus loin la place des acteurs présents dans le jeu des contre-pouvoirs en estimant que « leur expertise du quotidien permet de faire remonter vers les pouvoirs publics les aspirations de la population. N’oublions pas que la question sociale, toujours posée, jamais résolue, reste à l’origine des grandes secousses qui s’annoncent ».
Des préoccupations communes
Internet et édition électronique, rajeunissement du lectorat et fidélisation des plus jeunes, nécessité de conjuguer engagement militant et équilibre financier, amélioration de la qualité éditoriale des revues, tous ces sujets ont été évoqués au cours de cette journée. Les quelque deux cents participants de cette rencontre unique se sont d’ailleurs rendu compte que nombre de ces préoccupations leur étaient communes.
Une présence insuffisante
Le débat papier-numérique a très vite occupé les débats, surtout après la mise en garde de Nathalie Brion, directrice de Tendances institut, pour qui « la presse sociale n’est pas suffisamment présente sur Internet, qui constitue désormais le principal vecteur de mobilisation de l’opinion publique ». Frédéric Tiberghien, délégué interministériel à l’Innovation, l’expérimentation sociale et l’économie sociale, a conclu les débats en établissant des parallèles entre l’économie sociale et la presse sociale, qui « doivent porter les aspirations utopiques et se faire l’écho d’une aspiration à l’alternative au système économique et social dominant ». Enfin, il a rappelé que, « comme pour l’économie sociale, le principal risque de la presse sociale serait de se banaliser et de s’uniformiser à l’image de la presse généraliste. Elle doit par conséquent s’efforcer de conserver sa singularité, afin d’affermir le socle républicain dans un contexte nouveau où la citoyenneté acquiert, au-delà de l’appartenance nationale, une dimension européenne ».
La presse sociale face à l’Europe
Au-delà de l’exigence de proposer des publications de qualité pour crédibiliser davantage « une presse non marchande mais pas sans valeur », deux autres sujets ont émergé des différentes tables rondes. Le premier concerne le rôle de la presse sociale dans le débat européen, auquel Gérard Mazuir, secrétaire confédéral de FO, chargé de la presse et de l’information, a apporté une réponse prudente : « Peut-il exister une incitation européenne en matière de presse sociale ? La réponse dépend avant tout de l’existence d’une Europe sociale. Le social est aujourd’hui quelque peu malmené. En effet, la presse nationale ne comporte plus de véritable rubrique sociale. Les médias ne communiquent généralement que sur les seuls aspects conflictuels ». Le second sujet a tenté de cerner la place du social dans la presse, et de la presse sociale dans la société. Alain Guinot, secrétaire confédéral de la CGT et directeur de la Nouvelle Vie Ouvrière, a précisé opportunément que « la presse sociale doit jouer un rôle significatif dans la société. Elle permet notamment d’éviter le repli sur soi, et de favoriser les échanges entre les individus. La presse sociale peut produire du rassemblement et de la cohésion. Il ne faut donc pas réduire sa portée à une simple transmission de valeurs ».
Au terme de cette journée « très dense en échanges et de débats », Philippe Marchal, président du SPS, a tenu à insister sur « l’importance et le rôle majeur de cette forme de presse dans le paysage de l’information écrite », et a appelé à la tenue d’une deuxième rencontre de la presse sociale, peut-être dans une autre ville d’Europe.
Pour aller plus loin : vous avez la possibilité de télécharger les actes 1re Rencontre européenne de la presse sociale.
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2e Rencontre européenne de la presse sociale
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